Pense que ta main est dans la mienne,
Que mes baisers te reviennent,
Quand ils partent, comme je l’ai fait souvent
Sans le vouloir vraiment.
Crois que mes silences sont les tiens,
Dans le tendre va-et-vient
De nos lèvres qui s’effleurent, épanouies,
Au cœur de ce bouquet de non-dits, ravis
À ces étreintes en vase clos.
L’écho
Dans le lointain,
Est-ce toi ce cri soudain,
Alors que nos bouches sont unies ?
Cette rumeur incessante qui me dit :
« Viens, avant que je ne m’en aille,
Je te somme de prendre part à la bataille,
De m’écorcher !»
Des mots que tu n’as pas prononcés. 
Je suis partie, tu ne l’a même pas su.
Je ne reviendrais pas puisque tu l’as voulu.
Ces paroles qui nous ont bousculées
Elles viennent de nous, de nos pensées.
J’ai mis les voiles sur ce que je ne voulais pas voir
Pour faire renaître en toi, en moi, l’espoir
De nous retrouver,
Lorsque les jours pluvieux se seront écoulés.
Le pire empire
Que nous voulions conquérir
C’est cette liberté
Qui nous a condamnés
A vivre l’un contre l’autre,
Au lieu de respirer cet amour qui est le nôtre.
De bienveillances en reproches
De te sentir dans l’absence si proche
Alors que tu es loin.
Tes soupirs en mon sein,
Les caresses que l’on se fait malgré nous
Lorsque nous sommes tous les deux à bout,
Qui nous remplissent de joies
Teintée de jadis et de pourquoi.
Je veux que tu sois là.
Je t’en supplie ne te retourne pas
Sur ce que nous avons fait
Il n’y aurait que des regrets.
L’amertume tue la vie,
Nous la voulions jolie,
Et nous avons fait ça,
Nos sentiments au milieu des gravas.
Délestons-nous
De ces tabous
Qui nous ont conduits jusqu’ici,
A estimer que tout ce que l’on s’est dit
N’a jamais existé,
Quoique nous en ayons si souvent pleuré.
Il subsiste cette tendresse
Cette esquisse qui ne cesse
De dessiner notre avenir,
De destiner nos souvenirs
A un futur certain.
Lorsque nous reprendrons le chemin
De ce « Nous » auquel nous avons cru,
Qui se noie de jamais plus,
Que l’on aime, que l’on déteste,
Nous percevrons cette lueur céleste,
Gisant dans notre espace.
Elle nous ranimera, fugace,
D’un frôlement imaginé,
Dans un désir mêlé,
Et nous dirons « reviens vers moi
Il ne me manque plus que toi,
Tes sourires, ton corps et tes gestes
Je t’aime encore. Reste. »

 

 

Muriel Roland Darcourt

Lettre - Monologue - Poésie - Reste

 

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Tag(s) : #Lettres, #Poésies

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