Quand j’aurai déversé tout mon comptant de larmes,
Que mes blessures cachées se confondront en drames,
Je marcherai brisée, dans les rues de la ville
Sans savoir où aller, à errer inutile.
Je trouverai un toit sous le pont des amours
Qui me rappellera toi, nos rêves et nos bravoures,
Dans le froid de la nuit où la lune s’est perdue,
En entendant nos bruits de désirs épandus;
Lorsque ta voix criait dans le silence profond,
Me disait je suis là, pourquoi tu te morfonds ?
Je t’entends, je t’attends, je ne connais que toi,
Ces années ont passé, et je suis toujours là.
Si tu veux tout savoir, je vais te raconter
La constance infinie, dans le cœur de nos plaies,
N’aura jamais raison au regard de la loi.
Mais prendra possession de ces miettes de foi
Qu’on a tenues secrètes pour ne pas qu’on les vole,
Qui dansent éperdument, dans cette farandole
De souvenirs déments, que l’on retrouve ensemble,
Dans l’âme de nos vies, qui tellement se ressemblent
Qu’on pourrait les confondre, si elles n’étaient les mêmes:
Remplies de tristes maux et de tendres je t’aime.
Je te dépeindrai là, les couleurs retrouvées:
Le pourpre de nos joies, nos caresses esquissées
De plaisirs inavouables pour tout autre que nous,
Car nous sommes faits de hontes, d’appétits sans tabous.
Parce qu’il ne sert à rien d’expliquer alentour,
D’épancher nos pensées dans de trop longs discours,
Nous gardons pour nos têtes nos ultimes mystères,
Partageons sans répits nos fragiles repaires.
Tu n’as donc rien à craindre, ne te laisse pas aller !
Ou alors attends-moi, pour aller te jeter
Dans les flots tortueux de l’île devant toi,
Où l’on a rendez-vous avec nos vils émois.
Je viendrai te chercher il faut que tu patientes,
Et nous vivrons ainsi cette idée qui nous hante.

 

2012

 

 

Muriel Roland Darcourt

Poésie - Et après l'île

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Poésie : Et après l'île
Tag(s) : #Poésies, #Monologues

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